Pourquoi le salaire des community managers reste-t-il si bas en 2025 ?

💡 En résumé : Malgré le rôle essentiel des community managers (CM) dans la stratégie digitale des entreprises, leur rémunération reste souvent en deçà des attentes. Les principales raisons incluent la méconnaissance des missions réelles, la difficulté à démontrer l’impact du travail effectué, le marché du recrutement favorable à la demande d’une main-d’œuvre peu coûteuse, et des objectifs de performance mal définis. Cet article explore ces enjeux et propose des pistes pour mieux valoriser le métier de community manager.

La méconnaissance du community management et de ses valeurs

Historique et évolution du métier, le community management est souvent réduit à une simple activité de publication sur les réseaux sociaux. Cependant, ce rôle implique bien plus :

• Veille et analyse des tendances.
• Création et déploiement de stratégies sociales.
• Gestion de l’e-réputation.
• Modération et gestion de crise.
• Pilotage de campagnes publicitaires et d’influence.

Ceurs souvent perçus comme des « exécutants », les CM doivent être reconnus pour leur rôle stratégique dans l’animation des communautés en ligne. Il est crucial de définir des missions précises, assorties d’objectifs clairs et d’indicateurs de performance, afin de justifier une rémunération adéquate.

La difficulté à démontrer le réel impact du community management

Les résultats des actions menées par un CM sont parfois invisibles à court terme. L’effet d’une bonne stratégie de community management se traduit souvent par :

• Fidélisation des clients.
• Amélioration de l’e-réputation.
• Hausse du SEO social.

Ces éléments, bien que bénéfiques, ne sont pas toujours mesurables directement, ce qui complique la tâche des CM pour démontrer la valeur de leur travail. En l’absence d’outils d’analyse performants, l’impact de leurs efforts peut rester flou, entraînant une perception biaisée de leur contribution à l’entreprise.

Les problèmes liés au recrutement des community managers

Le recrutement de community managers s’opère souvent à partir de profils juniors, amenés à jongler avec de multiples tâches. Cette situation pose plusieurs problèmes :

• Les jeunes diplômés manquent souvent d’expérience concrète, ce qui peut nuire à la gestion de tâches sensibles.
• Les entreprises cherchent parfois des « couteaux suisses » sans prendre en compte les compétences spécifiques requises.

Pour améliorer cette situation, il est conseillé d’orienter le recrutement vers des profils plus expérimentés ou spécialisés, permettant d’assurer une plus grande qualité de service et de mieux valoriser le métier.

Un marché divisé et une pression tarifaire chez les indépendants

Le marché du community management se caractérise par une immense disparité de tarifs. D’un côté, des freelances à bas prix, de l’autre, des agences luxueuses. Cette situation met sous pression les rémunérations des community managers :

• Les tarifs bas sont souvent perçus comme la norme, ce qui dévalorise l’ensemble des prestations.
• Les indépendants peinent à profiter d’une visibilité suffisante, entrainant une compétition déloyale.

Pour contrer cette tendance, les CM doivent affiner leur offre, justifier leurs honoraires par des résultats concrets, et se spécialiser pour se démarquer sur un marché saturé.

Suivre les mauvais indicateurs de performance en interne

Souvent, la mesure de la performance se limite à des indicateurs peu pertinents tels que le nombre de likes ou d’impressions. Cette approche ne permet pas de relier directement le travail du CM aux résultats financiers de l’entreprise.

Il est essentiel d’adopter des KPI plus adaptés, qui mettent en lumière l’impact du community manager sur des objectifs comme le trafic ou les conversions réelles.

Les budgets serrés des TPE et PME

Dans les petites et moyennes entreprises, le budget alloué pour les activités digitales reste souvent très limité. Le community manager est fréquemment considéré comme un luxe, lorsque les priorités financières se concentrent sur des dépenses jugées plus urgentes.

Cette situation renforce l’idée que le CM peut être un rôle secondaire, conduisant à des attributions de tâches erronées et à une exposition minimaliste sur les réseaux sociaux. Résultat : des performances peu satisfaisantes et une image dégradée du métier.

Comment mieux valoriser le métier du côté CM ?

Pour les community managers, plusieurs avenues peuvent être explorées pour augmenter leur valeur sur le marché :

• Se spécialiser : choisir un domaine d’expertise permet de se démarquer et d’augmenter sa valeur perçue.
• Montrer des résultats : fournir des études de cas peut prouver l’efficacité de leur travail et leur compétence.
• Packager l’offre : proposer des services à divers niveaux peut répondre mieux aux besoins des entreprises.

Comment mieux rémunérer du côté entreprise ?

Les entreprises ont également un rôle crucial à jouer dans la valorisation du métier de community manager :

• Clarifier les missions : définir des responsabilités précises peut éviter la dilution du rôle et justifier un salaire supérieur.
• Fixer des objectifs clairs : relier les performances du CM à des résultats concrets permettra d’améliorer la vision du rôle.
• Envisager des bonus : inciter les CM à atteindre des objectifs via un système de primes peut augmenter leur motivation et leur satisfaction salariale.

Conclusion

Le community management est un rôle essentiel qui mérite d’être mieux valorisé. Pour qu’un community manager puisse être effectivement rémunéré à sa juste valeur, il est crucial que certaines réalités du marché et des pratiques d’entreprise soient reconsidérées. La reconnaissance des compétences, la définition d’objectifs clairs et l’adoption de meilleures pratiques en matière de recrutement et de rémunération sont des étapes nécessaires pour faire évoluer positivement ce métier.